<strong>Commission nationale de lutte contre la traite des personnes : Repenser les conditions de travail des travailleuses domestiques</strong>

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Commission nationale de lutte contre la traite des personnes : Repenser les conditions de travail des travailleuses domestiques

Payadowa Boukpessi ministre d’État chargé de l’Administration territoriale, a officiellement mis en place une Commission nationale de lutte contre la

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Payadowa Boukpessi ministre d’État chargé de l’Administration territoriale, a officiellement mis en place une Commission nationale de lutte contre la traite des personnes (CNLTP) le 14 février dernier.

Créée par décret présidentiel et composée de 13 membres nommés par arrêté interministériel, issus des rangs des services sociaux de l’État, de la société civile, des organisations internationales et des partenaires au développement, la Commission nationale de lutte contre la traite des personnes a un mandat de trois ans, renouvelable. Elle travaillera à faire disparaître ce phénomène défini par les Nations unies comme un « processus par lequel des personnes sont placées ou maintenues en situation d’exploitation à des fins économiques », phénomène le Togo n’est nullement exclu. Une lutte qui passera, à en croire le ministre, par des actions déjà initiées : la création d’une commission nationale d’accueil et de réinsertion sociale des enfants victimes de la traite, la mise en place de comités locaux de surveillance, le renforcement des capacités des autorités de répression, ou encore l’installation d’une cellule de lutte au sein du ministère de la justice. On veut bien croire que « le gouvernement a pris d’importantes mesures » comme l’estime le ministre, mais l’erreur serait de faire une fixette sur la traite des enfants qui certes mérite d’être combattue avec la dernière énergie au Togo, mais ne doit pas faire oublier le sort d’un autre corps de métier où l’exploitation à des fins économiques est une constante les travailleuses domestiques.

Souvent en butte au travail forcé assorti d’une faible rémunération et autres maltraitances déshumanisantes, les travailleuses domestiques ont généralement un niveau de rémunération du fixé par l’employeur, et encore au gré de ses humeurs. Elles se retrouvent ainsi dans une situation de précarité économique qui les empêche de subvenir comme il se doit à leurs besoins les plus basiques. Entre condescendance et mépris de leurs employeurs, ces domestiques finissent par vivre une situation comparable à un enfer qu’elles ne peuvent malheureusement pas quitter, faute de mieux.

Que dire des voies de fait subis pour un aliment mal préparé ou pour un plat de porcelaine tombée par inadvertance ? La lutte contre le travail des enfants ne doit donc pas occulter cette autre traite qui continue d’être pratiquée par de véreuses personnes sur l’étendue du territoire.

Source : Journal « Le Correcteur »