Yawa Tségan ou l’art de la phraséologie

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Yawa Tségan ou l’art de la phraséologie

Le 23 octobre a été la date choisie par l'Assemblée nationale togolaise pour rendre hommage à son ancien président Ouattara Fambaré Natchaba (de 2000

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Le 23 octobre a été la date choisie par l’Assemblée nationale togolaise pour rendre hommage à son ancien président Ouattara Fambaré Natchaba (de 2000 à 2005), décédé une semaine plus tôt. Sans surprise, la cérémonie a été présidée par l’actuelle présidente du parlement Yawa Tségan. Celle-ci n’a pas manqué de mots pour le disparu à 75 ans. « Mû par une certaine idée du service public, il s’est montré un réformateur dans l’âme, partout où il a exercé des responsabilités. Il l’a prouvé notamment comme professeur d’enseignement supérieur, ministre et président de l’Assemblée nationale », avait-laissé entendre Yawa Tségan, qui enchaîne : « Une voix chaude au timbre brûlé s’est éteinte, laissant dans son sillage un parfum de combats pour la république ».

La présidente de l’Assemblée nationale a plus que jamais donné raison à Georges Brassens qui disait que « les morts sont tous des braves types ». Que dame Tségan rende hommage au disparu natif de Gando n’est en soi pas un problème. Mais qu’elle aille jusqu’à le parer de valeurs qu’il n’a jamais possédées de son vivant, voilà qui frise le cynisme.

Les mots ont un sens. En quoi Fambaré Natchaba a été un réformateur dans l’âme, on a du mal à le voir, lui qui a été de toute son existence le bras armé de la dictature de Gnassingbé père et fils. Est réformateur celui qui apporte un profond changement non seulement dans un système en en changeant les données préétablies, mais aussi dans la société au service de laquelle ces
changements sont mis. Ce qui n’a pas été le cas d’un Fambaré Natchaba qui a plus servi les dictateurs que le peuple togolais toujours à la recherche de ce qu’on appelle démocratie, bonne gouvernance et Etat de droit.

Est-ce là être réformateur dans l’âme, dame Yawa Tségan ? Heureusement que Fambaré Natchaba n’a laissé qu’ « parfum de combats pour la république », encore faut-il se demander ce qu’entend la présidente de l’Assemblée nationale par combats pour la république. Trêve de phraséologie, et travaillons plutôt à l’avènement d’une vraie alternance dont le peuple a soif. Infrastructures.

Source Journal Le Correcteur N°959